LinkedIn, Données et IA: La Nouvelle Bataille du Consentement Granulaire en Europe (2025)

LinkedIn, Données et IA: La Nouvelle Bataille du Consentement Granulaire en Europe (2025)

LinkedIn bascule : vos données, l’IA et le spectre du consentement

Le 3 novembre 2025 marque un véritable tournant pour la gestion des données personnelles en Europe. LinkedIn, la plateforme B2B de Microsoft, commence à utiliser les données publiques de ses utilisateurs européens pour entraîner ses propres modèles d’intelligence artificielle générative (source). L’annonce, qui fait suite à celles de Meta et de Google, cristallise les enjeux d’une concurrence mondiale : la productivité boostée par l’IA, la valeur des datas exhaustives pour le matching professionnel et l’intégration de solutions comme OpenAI dans les suites B2B.

L’Europe, avec son RGPD et son récent AI Act, pensait pourtant avoir mis un frein à l’aspiration systématique des données. Mais face à la montée des Large Language Models (LLM) et à la course à l’innovation, LinkedIn s’appuie sur la législation autour de  » l’intérêt légitime  » et propose un consentement par défaut sauf opposition explicite de l’utilisateur.

Cette évolution est loin d’être anodine. Elle pose la question du contrôle sur ses informations professionnelles, leur utilisation pour nourrir des IA propriétaires et la place de l’Europe dans la gouvernance de l’actualité intelligence artificielle. Les entreprises, CTO et professionnels du secteur doivent donc s’adapter – un enjeu déjà évoqué pour Meta dans cet article.

Enjeux pour les pros : comment vos profils nourrissent la révolution IA B2B

Pour les développeurs, managers, data scientists et recruteurs, l’exploitation B2B de l’IA par LinkedIn bouleverse la donne. Désormais, ce sont les données suivantes qui alimentent les modèles :

  • Profils publics (expériences, formations, compétences)
  • Posts et commentaires publiés
  • Réponses à des offres d’emploi/candidatures
  • CV attachés ou publiés
  • Recommandations et validations de compétences

Selon des sources médias, LinkedIn limite l’exploitation à ces informations rendues publiques par les utilisateurs – photos, messages privés et coordonnées ne sont pas concernés. Ces données servent à alimenter des applications variées:

  • NLP et matching sémantique pour améliorer la pertinence des recherches d’emploi et de profils
  • Scoring automatisé des profils pour les recruteurs ou chasseurs de têtes
  • Recommandations personnalisées grâce aux LLM
  • Détection automatique de tendances sectorielles

Les professionnels doivent donc se questionner sur l’exposition de leur marque personnelle et sur la valorisation de leurs parcours, sachant qu’une IA de plus en plus puissante synthétise, classe et exploite les actu intelligence artificielle. Pour anticiper les risques (fuites, shadow AI, détournement), consultez notre analyse sur les LLM stealth ou la montée de la Shadow AI dans les entreprises en 2025.

Peut-on (vraiment) dire non ? Guide pratique : refuser l’entraînement IA sur LinkedIn en 2025

Le consentement affiché par LinkedIn est opt-out : c’est à l’utilisateur de s’opposer activement. Pour refuser l’utilisation de vos données :

  1. Accédez à votre compte LinkedIn (via site ou application).
  2. Ouvrez le menu  » Préférences et confidentialité « .
  3. Dans l’onglet  » Confidentialité des données « , cherchez la rubrique  » Données pour l’amélioration de l’IA générative « .
  4. Désactivez l’option (bouton ou case à cocher).

La démarche reste accessible mais soulève plusieurs critiques. D’un côté, elle permet un relatif contrôle granulaire ; de l’autre, le choix par défaut reste la collecte (source).

Cette modalité contraste avec le privacy by design voulu par l’AI Act ou le RGPD, qui promeut le consentement éclairé et non implicite. Le débat n’est pas seulement juridique mais aussi stratégique : LinkedIn défend l’efficacité UX (moins de friction) tandis que les experts en sécurité s’inquiètent d’une acceptation  » silencieuse « , peu vérifiée par les utilisateurs.

Quid de l’effectivité? Certains utilisateurs signalent des interfaces parfois peu lisibles pour désengager la fonctionnalité. C’est aussi une question clé pour les professionnels qui doivent protéger leurs informations sensibles face à l’évolution des modèles géants d’actualité IA.

Consentement granulaire, AI Act & l’ère du  » privacy prompt engineering  » : vers une nouvelle norme ?

L’affaire LinkedIn cristallise une tendance forte: l’Europe veut passer d’un consentement tout ou rien à un consentement granulaire dans l’utilisation des données pour l’actualité IA. L’AI Act renforce l’obligation, pour les entreprises, de clarifier quels types de données nourrissent les IA, d’où elles viennent et pour quels usages (CNIL).

Meta, comme LinkedIn, mise sur la collecte des contenus publics pour alimenter ses IA-et affronte la fronde d’activistes et d’autorités comme la CNIL (exemples ici). Google, quant à lui, multiplie les bannières et switches pour détailler les droits d’opposition, à mesure que les lois se durcissent. Cette évolution structure tout l’écosystème de l’IA générative B2B. Les entreprises, confrontées à la réglementation, doivent désormais anticiper:

  • L’usage strict des bonnes pratiques d’éthique et d’explicabilité
  • L’intégration de  » privacy prompts  » dans les workflows d’IA
  • La gestion documentée du consentement, essentielle en cas de contrôle

L’open sourcing de projets, la cloisonnement des sets de données et l’utilisation de solutions  » stealth  » (voir notre dossier sur LLM stealth) se généralisent pour garantir la souveraineté et la confiance, alors que chaque acteur – du géant à la PME – doit naviguer entre opportunités business et devoirs réglementaires.

Conclusion : IA, confiance et souveraineté – Ce que change (vraiment) LinkedIn pour la data en Europe

L’entrée de LinkedIn dans la collecte des données publiques européennes pour entraîner ses IA génère un électrochoc et consacre la nécessité d’une confiance renouvelée dans l’IA. Face à la vitesse des progrès des modèles de langage, le consentement doit être réinventé pour garantir la souveraineté numérique des individus et des organisations.

La mise en conformité avec le RGPD et l’AI Act n’est qu’une étape: LinkedIn, Meta et d’autres illustrent une tendance globale vers le  » privacy prompt engineering  » et le contrôle granulaire. L’Europe pourrait inspirer de nouveaux standards mondiaux autour d’un consentement dynamique et sectoriel, remettant les professionnels (et les développeurs d’actualités IA) au cœur de la gouvernance des données.

L’enjeu, pour les entreprises et les acteurs de l’IA générative, est maintenant d’anticiper des architectures de data respectueuses ( » privacy by design « ), tout en valorisant l’innovation. Pour aller plus loin: comment réagir face à la collecte des données par Meta.