Choose France 2025 : Un raz-de-marée d’investissements IA secoue Versailles
Le 19 mai 2025, le château de Versailles a accueilli la huitième édition du sommet Choose France, qui a battu tous les records en matière d’annonce d’investissements, tout particulièrement dans le secteur de l’intelligence artificielle. Au total, 53 projets ont été révélés pour un montant colossal de 40,8 milliards d’euros selon Bercy et Le Figaro. Ces engagements devraient générer près de 13 000 emplois directs et indirects.
Du côté des participants, plus de 400 dirigeants internationaux originaires de 46 pays étaient présents, issus de grands groupes, acteurs du numérique, fonds souverains et géants de l’actualité IA tels que Microsoft, Nvidia, Bpifrance, ainsi qu’une constellation de scale-ups tricolores (Mistral AI, Alan, Pigment, Scaleway, etc.). Parmi les annonces phares : un campus IA d’envergure européenne porté par Bpifrance, MGX (fonds émirati), Mistral AI et Nvidia qui incarne symboliquement le virage industriel français.
Cette édition surpasse de loin les précédentes, aussi bien en montants qu’en rayonnement stratégique. À titre de comparaison, l’édition 2023 n’avait enregistré « que » 13 milliards d’euros d’investissements, démontrant l’accélération claire de la compétition internationale, notamment face aux États-Unis et à la Chine, où la maîtrise de l’actu intelligence artificielle et des infrastructures numériques est au cœur de la guerre économique.
La France, en misant sur ces investissements massifs, entend placer l’Europe à l’avant-garde de la bataille mondiale pour l’IA, marquant ainsi un véritable point d’inflexion pour l’écosystème européen.
Pourquoi cette offensive de la France sur l’IA en 2025 ?
Ce « coup de force » français de 2025 prend racine dans une conjoncture mondiale où règne une compétition effrénée pour l’IA générative et les applications de grands modèles de langage (LLM). L’annonce de 40,8 milliards d’euros sur la table s’inscrit dans une double logique : réindustrialisation et souveraineté technologique européenne. L’accent est mis sur la nécessité de bâtir, sur le Vieux Continent, les infrastructures, plateformes et chaînes de valeur IA capables de rivaliser avec les géants américains (OpenAI, Google DeepMind, Amazon, Anthropic) et chinois (Baidu, Alibaba, SenseTime…).
Le message politique est limpide : la France veut prendre la tête de l’innovation, prévenir la dépendance technologique, mais aussi nourrir un écosystème de startups et de PME/ETI qui irrigue toute l’économie (industrie, santé, transports, services publics…). Ce volontarisme se manifeste autant par le soutien aux fleurons nationaux comme Mistral AI qu’aux investissements étrangers structurants (notamment de Nvidia ou de fonds émiratis comme MGX).
Les attentes du secteur, relayées par les acteurs clés et portées sur la scène internationale par Emmanuel Macron, reprennent les thèmes de l’IA éthique et inclusive, de la compétitivité et de la résilience face aux menaces de captation des talents ou à la fragmentation réglementaire. En parallèle, la pression monte pour accélérer la formation de profils techniques et faire émerger de nouveaux leaders européens dans la actualités IA.
Cette offensive, fruit d’une mobilisation politique et industrielle sans précédent en France, se veut un catalyseur face à la crainte du décrochage européen dans la course mondiale à la transformation numérique et à l’actu intelligence artificielle.
Qui sont les vrais gagnants ? Entreprises, scale-ups et pépites IA sous les projecteurs
Le sommet Choose France 2025 a permis de mettre en lumière une nouvelle génération de champions IA qui captent l’essentiel des investissements. Côté grands groupes, des géants internationaux comme Microsoft, Amazon, IBM ou Nvidia font figure de locomotives grâce à l’implantation de centres technologiques, de datacenters et de clusters de recherche. Mais le vrai coup d’accélérateur concerne une poignée de scale-ups et startups françaises et européennes :
- Mistral AI : porte-étendard français du LLM open source, associé à un vaste campus IA avec Bpifrance, MGX, Nvidia.
- Alan : pépite de l’assurtech qui généralise l’IA générative dans les services de santé.
- Pigment : spécialisée dans l’analyse automatisée de données financières, qui surfe sur la vague de l’actualité IA.
- Scaleway et Fluidstack : cloud souverains, soutenant l’écosystème IA français.
- Campus IA Ile-de-France (MGX, Bpifrance, Mistral AI, Nvidia) : projet phare dédié à la recherche, la formation et l’innovation sur les modèles de langage, générant des milliers d’emplois et une dynamique européenne.
L’IA générative, les LLM open source, la RAG ou encore la virtualisation des infrastructures représentent une part croissante de ces projets. Le mapping des startups publié par France Digitale souligne la montée en puissance de petites structures innovantes dans le NLP, la vision artificielle, l’industrie 4.0 et la actualité intelligence artificielle appliquée.
Si les grands groupes tirent la dynamique, une place stratégique est réservée à la montée en valeur des PME, des jeunes pousses et du secteur de la deeptech française dans l’écosystème européen.
Défis et risques : L’afflux de capitaux suffit-il face aux enjeux du secteur ?
Si les montants affichés sont spectaculaires, ils ne sont pas sans poser de lourds défis. D’abord, la France et l’Europe demeurent exposées à une dépendance technologique persistante envers les solutions hardware, cloud et infrastructures américaines. La capacité d’absorption des fonds, la rapidité d’exécution et surtout la formation de talents techniques ne suivent pas automatiquement la courbe des investissements. Le risque d’un goulet d’étranglement sur le recrutement IA, identique à celui déjà signalé sur le cloud ou la cybersécurité, est clairement identifié.
L’autre point faible tient à l’intégration réelle des PME/ETI, souvent éloignées de ces grands flux d’investissement et confrontées à une barrière d’accès à l’innovation. Par ailleurs, la vague réglementaire européenne (AI Act, directives sur la gouvernance des données) pourrait jouer le rôle d’aiguillon mais aussi de frein selon la capacité d’adaptation des acteurs. La question des modèles open source, abordée dans notre dossier LLM Open Source, prend ici une importance stratégique, la souveraineté numérique exigeant le développement de solutions locales robustes.
Enfin, à l’image du projet RAG pour l’IA générative en entreprise, c’est toute la chaîne de valeur française – de la R&D à l’industrialisation – qui doit être consolidée pour éviter l’écueil classique des « usines à annonces » et bâtir une actualité intelligence artificielle durable et compétitive.
Ce que cela change vraiment pour les développeurs, CTO et décideurs européens
À court, moyen ou long terme, le choc d’investissements massifs dans l’actualités IA va transformer le quotidien de milliers de développeurs, CTO et décideurs IT. Premier effet immédiat: l’accélération phénoménale de projets IA industriels et la multiplication des opportunités business pour les acteurs capables de capter ces nouveaux flux. Les financements, les nouveaux campus et la poussée des plateformes cloud européennes (Scaleway, Fluidstack) vont offrir un nouvel élan à la formation et à la montée en compétences.
Mais gare aux risques de saturation ou de distorsion du marché, notamment sur les profils d’experts en IA générative et en LLM. Les CTO et dirigeants devront naviguer entre des opportunités inédites de création de « unicorns » à un seul fondateur, l’accélération de la R&D open source et la pression réglementaire croissante. À 6, 12 ou 24 mois, le calibrage précis de l’accès aux talents, du financement de l’innovation et de la capacité à industrialiser à l’échelle européenne seront les grands enjeux tactiques.
Conseils pour tirer son épingle du jeu:
- Capitaliser sur les nouveaux hubs IA et intégrer les réseaux d’innovation locaux et européens.
- Veiller à la montée en compétences, en se formant aux enjeux de l’actualité IA générative, des architectures RAG, du NLP, etc.
- Piloter la veille réglementaire et technologique, et anticiper les normes d’interopérabilité et de souveraineté.
Conclusion : Point d’inflexion ou feu de paille pour l’IA européenne ?
Ces annonces du sommet Choose France 2025 constituent sans conteste un point d’inflexion historique dans la stratégie d’investissement européenne et française dans l’IA. Reste à prouver que cette déferlante de capitaux transcende le simple effet d’annonce pour générer des effets durables sur la chaîne de valeur. À la croisée de l’ambition politique et du potentiel technique, l’enjeu est d’assurer une dynamique pérenne, capable de faire émerger des champions mondiaux tout en irrigant largement les PME, startups et écosystèmes régionaux.
Sur fond de compétition exacerbée avec les États-Unis et la Chine, de pressions réglementaires et de besoin de souveraineté, c’est toute l’actualité intelligence artificielle européenne qui est en train de s’écrire. L’avenir est donc à la vigilance, à la veille active et à la capacité d’itérer avec agilité pour ne pas céder au feu de paille mais bien inscrire l’IA européenne dans la durée.
Chacun, des décideurs aux développeurs, a désormais rendez-vous avec l’Histoire : amplifier cette dynamique, miser sur l’innovation locale… et surveiller de près les prochaines annonces sur les marchés de actualité IA.