ChatGPT supplantant les médias chez les jeunes : le rapport Reuters 2025
ChatGPT supplantant les médias chez les jeunes : le rapport Reuters 2025
Le rapport Reuters 2025 confirme une transformation majeure dans l’écosystème de l’information: 15% des moins de 25 ans considèrent désormais ChatGPT ou des IA similaires comme leur première source d’actualité, devant la presse traditionnelle (France24, Les Échos). Cette tendance, loin d’être marginale, révèle une quête de rapidité, de personnalisation et une perception nouvelle de la fiabilité de l’information conversationnelle. Les réseaux sociaux conservent une forte influence, avec TikTok, YouTube et Instagramqui rivalisent d’attractivité, mais la spécificité de l’accès via IA bouleverse les codes d’accès à l’actualité IA.
Parmi les points saillants:
- 15% des jeunes (moins de 25 ans) privilégient ChatGPT.
- Même si la télévision et la presse résistent chez les plus de 55 ans, moins de 10% des 18-24 ans la citent comme source principale.
- Les jeunes justifient ce choix pour l’accès direct, la capacité de synthèse et la possibilité de poser des questions interactives adaptées à leurs préoccupations.
Cette bascule questionne la diversité de l’information, l’émergence de nouveaux biais voire d’une uniformisation algorithmique du discours. Pour approfondir l’impact de ChatGPT sur son marché, explorez notre analyse dédiée.
À l’heure où l’actualité intelligence artificielle structure de plus en plus nos habitudes de lecture, l’enjeu pour les médias est désormais de rester pertinents auprès d’une génération « interface first » – qui valorise l’agilité, la clarté, et l’immédiateté.
Mécanismes d’usage et sociologie des utilisateurs : à quoi ressemble « s’informer via ChatGPT » ?
Mécanismes d’usage et sociologie des utilisateurs : à quoi ressemble « s’informer via ChatGPT »?
L’usage de ChatGPT comme source d’information s’intègre à une mutation profonde du rapport à l’actu intelligence artificielle chez les jeunes. Les chiffres 2025 de Statista (source) et du Reuters Institute tracent un profil sans équivoque:
Tranche d’âge | Taux d’utilisation régulière de ChatGPT comme source news |
---|---|
18-24 ans | 27% l’utilisent fréquemment |
25-34 ans | 15-18% |
35-54 ans | Environ 7% |
55+ ans | Moins de 3% |
Chez les 18-24 ans, ChatGPT concurrence directement les plateformes vidéo et de messagerie: TikTok, WhatsApp et Instagram servent souvent de points d’entrée vers une question posée ensuite à un modèle de langage. L’étudiant universitaire typique combine FAQ, aide aux devoirs et recherche d’actualité personnalisée, tandis que le lycéen privilégie la simplification de sujets complexes et la vérification rapide de l’actu intelligence artificielle vue ailleurs.
La viralité de l’usage naît souvent du partage entre pairs et de l’influence, directe ou indirecte, d’enseignants explorant les potentiels pédagogiques des chatbots. Il existe une porosité croissante avec les réseaux sociaux: nombreux sont ceux qui rebondissent de TikTok à l’IA pour « débunker » un contenu viral ou affiner les informations via des requêtes de plus en plus sophistiquées.
En matière de perception, les jeunes attribuent à ChatGPT une objectivité relative, mais expriment aussi une conscience nouvelle des biais ou des limites, ce qui génère une demande de formation à la lecture critique – une évolution analysée dans notre article sur la détection des textes IA.
Implications pour l’écosystème de l’information et le marché des médias
Implications pour l’écosystème de l’information et le marché des médias
L’irruption de ChatGPT dans les usages informationnels des jeunes impose des réinventions aux médias traditionnels, entre défi et opportunité économique. Beaucoup multiplient les partenariats technologiques: intégration d’API de news dans les chatbots, collaborations pour alimenter l’actu intelligence artificielle ou testent des solutions internes d’IA pour améliorer leur propre distribution. Selon Stratégies et Inria, la montée en puissance du fact-checking automatisé – adossé à l’IA – devient centrale pour contenir le risque de viralité des « infox » générées ou relayées par les LLM.
Outre cette transformation technologique, nouveaux formats vidéo et éditoriaux émergent, optimisés pour l’interaction directe (ex: réponses générées sur WhatsApp, info contextualisée sur YouTube Shorts). Les rédactions développent aussi des modules de formation à l’esprit critique, intégrant la pédagogie IA pour aider le public à différencier analyse humaine, contenu de synthèse algorithmique et désinformation potentielle.
Les enjeux majeurs pointés par plusieurs experts:
- Uniformisation du discours: le risque que l’actualité IA serve d’unique prisme à la réalité.
- Biais algorithmiques et opacité des modèles propriétaires.
- Désintermédiation accrue: perte du rôle de « tiers de confiance » journalistique traditionnel.
Mais des opportunités émergent : nouveaux relais d’audience, abonnements, monétisation des API d’actu, renforcement possible de la marque média à condition de prouver sa valeur ajoutée humaine. Sur la sécurité et les vulnérabilités des LLM, retrouvez notre enquête sur les failles des chatbots IA.
ChatGPT et l’avenir des usages informationnels : risques, opportunités et scénarios prospectifs
ChatGPT et l’avenir des usages informationnels : risques, opportunités et scénarios prospectifs
L’avènement d’une génération interface bouleverse les perspectives. Pour les 15-25 ans, la structuration de l’opinion, la temporalité de l’actu intelligence artificielle et la confiance envers les sources sont médiées par l’ergonomie conversationnelle. Paradoxalement, cette ultra-accessibilité favorise une démocratisation de l’info, notamment par la traduction automatique, le résumé instantané et l’adaptation du format à chaque public.
Mais les défis sont multiples :
- Bulle informationnelle accentuée par des recommandations personnalisées et très raffinées.
- Dépendance aux algorithmes propriétaires, difficilement audités par le grand public.
- Risques de manipulation accrue via la « contextualisation trompeuse » des IA.
Face à ces risques, des politiques publiques émergent: développement de l’éducation aux médias et à l’actus intelligence artificielle, normalisation des critères de transparence algorithmique. Des scénarios optimistes misent sur l’inclusion élargie, la lutte contre les fake news grâce à la vérification croisée, l’émergence d’espaces communautaires de co-curation entre IA, journalistes et citoyens.
Pour aller plus loin sur les impacts concrets dans le recrutement et l’école, consultez notre dossier sur la place de ChatGPT dans le monde du travail.
Conclusion: Sommes-nous déjà entrés dans l’ère du journalisme généré par l’IA?
Conclusion: Sommes-nous déjà entrés dans l’ère du journalisme généré par l’IA?
La mutation signalée par le rapport Reuters 2025 n’est pas un simple effet de mode: l’essor de ChatGPT et ses pairs dans la consommation d’actualité IA chez les jeunes installe un nouvel équilibre, où la frontière entre information créée, synthétisée, relayée ou validée par une IA devient de plus en plus poreuse.
L’avenir du journalisme pourrait bien reposer sur la co-construction de l’actualité: alliances entre rédactions, communautés et systèmes d’IA, nouvelles compétences pour hybrider analyse humaine et puissance algorithmique, nécessité de développer l’esprit critique et la capacité à questionner les sources. Les responsabilités systémiques – designers d’IA, médias, éducateurs – seront cruciales pour garantir la pluralité, l’éthique et la fiabilité du savoir partagé.
Pour rester informé sur la prochaine frontière de l’actualité intelligence artificielle, suivez sur ce site nos prochains dossiers prospectifs sur l’avenir du journalisme et de la société connectée.